Double Maât

La notion de “double Maât” plonge ses racines dans l’ancienne Égypte, où Maât était une déesse majeure représentant l’ordre, l’équilibre, et la justice cosmique. Son symbole était une plume d’autruche, et elle jouait un rôle essentiel dans la spiritualité égyptienne antique. Le concept du “double Maât” émerge de l’idée que la Maât était à la fois une force extérieure, gouvernant l’univers, et une qualité intérieure à cultiver chez les individus.

Maât en tant que Déité :

Maât était vénérée comme une déesse cosmique, fille du dieu solaire Rê. Son rôle consistait à maintenir l’ordre et l’équilibre dans le cosmos. Les Égyptiens croyaient que le maintien de l’ordre divin était crucial pour assurer la stabilité du monde. Maât agissait comme un contrepoids aux forces du chaos, représenté par la déesse lionne Sekhmet.

Les Principes de Maât :

Les principes fondamentaux de Maât étaient la vérité, l’ordre, l’équilibre, l’harmonie, la justice et la moralité. Ces valeurs étaient considérées comme essentielles pour assurer la prospérité individuelle et collective. Les Égyptiens croyaient que vivre en accord avec les principes de Maât était la clé du bien-être dans cette vie et dans l’au-delà.

Le Jugement d’Osiris :

Après la mort, l’âme d’un individu était censée subir le Jugement d’Osiris, où le cœur était pesé sur une balance par rapport à la plume de Maât. Si le cœur était aussi léger que la plume, l’âme était autorisée à accéder au royaume des morts. Si le cœur était lourd de péchés, il était dévoré par Ammit, créature démoniaque.

Maât en Tant que Qualité Personnelle :

Le concept du “double Maât” suggère que chaque individu avait une responsabilité personnelle de vivre en harmonie avec les principes de Maât. Cela impliquait la recherche de la vérité, la pratique de la justice, l’observation de la moralité, et la préservation de l’équilibre dans sa propre vie.

Les Textes des Pyramides :

Les Textes des Pyramides, des textes funéraires anciens, font référence à l’idée que le défunt recherche et fusionne avec son “double Maât” dans l’au-delà. Cela souligne l’importance d’incarner les principes de Maât pendant la vie terrestre pour atteindre l’harmonie après la mort.

Résonance Spirituelle et Éthique :

La notion du “double Maât” a une résonance spirituelle profonde, invitant les individus à se connecter avec la force divine de Maât tout en intégrant ses principes dans leur nature intérieure. C’est un rappel que la quête de l’équilibre, de la justice et de la vérité est à la fois une aspiration spirituelle et une exigence éthique.

Conclusion :

Le concept du “double Maât” transcende le cadre religieux pour devenir une philosophie de vie. Il incite à la réflexion sur la manière dont chaque personne peut contribuer à l’harmonie universelle en cultivant les vertus de Maât dans son existence quotidienne. Cette idée ancienne continue de résonner à travers les siècles, offrant une vision intemporelle de la recherche de l’équilibre et de la justice dans la vie humaine.

Mythologie égyptienne: Maât

Dans la mythologie égyptienne, Maât est la déesse de la Justice, de la Vérité, de l’Équilibre. Elle préside à la Pesée du cœur, lorsque le défunt cherche à obtenir la vie éternelle.

Elle peut être représentée par son symbole, la plume blanche, ou sous forme humaine, en belle jeune femme coiffée de ce même symbole. Elle peut alors être représentée sous forme ailée (comme dans l’entrée de certaines tombes de la Vallée des rois), debout (comme au temple de Sethi Ier, à Abydos), ou en position de Neter (dieu ou déesse de l’Égypte Antique). Dans cette position accroupie, elle peut être réalisée en amulette ou bien représenter la principale offrande que le pharaon doit faire quotidiennement aux dieux : apporter l’Ordre et repousser le désordre, le chaos (In Maât, Der Isfet).

Symbolisant l’équilibre, elle peut alors prendre une forme double (Double Maât), désignant ainsi ses deux fonctions complémentaires sur les plans matériels et cosmiques. Certains papyrus représentent ainsi Maât sous sa forme double, comme dans le papyrus funéraire anonyme exposé au Musée du Louvre (exposition “les portes du ciel”, 2009). Vous pouvez retrouver cette illustration complète (Salle de la Double Maât) en visitant Histophile. Elle décore une grande baie vitrée de notre entrée.

Mythologie égyptienne: Maât